L’histoire des chemins de Compostelle


Les origines du pèlerinage remontent au 25 juillet 813 lorsque l’Hermite Pélage découvrit, guidé par une étoile, la sépulture de l’apôtre Saint-Jacques le Majeur. Dès lors, ce lieu devint une destination de choix pour les pèlerins souhaitant honorer ces reliques.

Des chemins immémoriaux

Le premier chemin de pèlerinage vers Compostelle fut le Camino primitivo tracé par Alphonse II, roi des Asturies en 834, celui-ci avait pour départ Oviedo. Ensuite, en 950, l’évêque Godescalc effectua le pèlerinage depuis Le Puy-Saint-Marie aujourd’hui Le Puy-en-Velay. L’organisation actuelle du pèlerinage est dû à la volonté des évêques de Saint-Jacques de Compostelle qui souhaitaient que le pèlerinage soit organisé. Les villes naquirent le long des routes et atour des ponts et les abbayes et hôpitaux longeant l’actuel Camino francés commencèrent à accueillir les pèlerins.

Depuis 1882 et l’impression du Codex Calixtinus, la notion de chemins de pèlerinage se répand et remplace le voyage anarchique des pèlerins vers les sanctuaires. Ce recueil de textes consacrés à Saint-Jacques le Majeur ainsi qu’à son pèlerinage accueille un cinquième livre intitulé le Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le Codex commence par la phrase simple mais lourde de sens « Quatre chemins vont à Saint-Jacques ». Ces chemins sont décrits par les noms des villes qu’ils traversent et sont aujourd’hui le premier itinéraire culturel européen. Celui-ci décrit entre autres les quatre voies françaises majeures, à savoir celle au départ de Puy-en-Velay, Vézelay, Saint-Gilles et Tours.

Les Chemins de Compostelle sont aujourd’hui décrits dans un guide européen à destination des pèlerins, randonneurs et autres automobilistes. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993, le Camino francés d’Espagne fait miroir aux chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France qui possèdent 71 ensembles architecturaux et 7 tronçons du GR 65 inscrit à l’UNESCO depuis 1998.

Motivations & Critiques

Les motivations des pèlerins, partant de chez eux pour se diriger de point de ralliement en point de ralliement, à pied ou à cheval, vers le tombeau de l'apôtre sont nombreuses. Souvent désireux de gagner des grâces, certains partent d'eux-mêmes, d'autres voyagent par pénitence ou espérant une guérison physique, certains sont condamnés à accomplir le périple, pieds nus pour obtenir une rémission de leur peine. C'est à partir du XVIème siècle que les critiques commencent à arriver. Avec le début de l'humanisme philosophique ainsi que la Contre-Réforme Catholique vont mener la vie dure aux pèlerins de Compostelle, dénonçant à la fois superstitions, abus et authenticité des reliques de l'apôtre. L'apparition de nouvelles formes de dévotion telle la dévotion envers la Vierge Marie au début du XIXème siècle firent aussi de l'ombre au pèlerinage.

Les chemins aujourd'hui

Petit à petit, les chemins de Saint-Jacques sont balisés en France comme en Espagne via des clous jacquaires parfois accompagnés de plaques de grandes dimensions. Ce balisage aide les pèlerins au court de leur voyage, des pèlerins qui furent près de 277.915 en 2016 à être comptabilisés par le bureau des pèlerins à Saint Jacques alors qu'ils étaient 262.459 en 2015. Toutes les nationalités participent et ce, quelles que soient leurs motivations, qu'elles soient religieuses, religieuses et culturelles ou uniquement culturelles. Au-delà du pèlerinage, Saint-Jacques de Compostelle reçoit des milliers de visiteurs chaque année et jouit donc d'un rayonnement économique important, autant la ville que les lieux présents sur les itinéraires. Des problématiques nouvelles s'ouvrent en permanence, entre enjeu touristique et préservation des valeurs, ces chemins immémoriaux continuent encore aujourd'hui d'être bénéfiques auprès de chacun souhaitant y fouler ses chemins.